FINANCEMENT DES PHARMACIES : LE PRET OBLIGATAIRE A TAUX ZERO

Le financement des pharmacies exploitées en société par des prêts obligataires se multiplie, donnant lieu à l’émission d’obligations simples et d’obligations convertibles par les sociétés exploitant une pharmacie ou leur société holding (SPFPL). Ces mouvements sur le marché reflètent une volonté d’optimiser le financement des établissements de santé et, en l’espèce, des pharmacies qui doivent continuellement s’adapter aux évolutions du secteur.

Ces obligations sont normalement affectées d’un taux d’intérêt fixé dès l’émission, ce qui permet de déterminer le rendement de l’opération. En revanche, la question se pose au sujet des émissions d’obligations sans taux d’intérêt mentionné au contrat d’émission.

La question est de savoir si un prêt à taux zéro est possible car il est effectivement inhabituel qu’un prêteur ne soit pas rémunéré par l’affectation temporaire de son bien au profit d’un tiers.

Pour l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), selon un communiqué de 2017, le prêt à taux zéro « n’appellera pas de commentaire particulier » (ni même en présence de taux négatif) à condition que cette indication soit portée à la connaissance du créancier (le souscripteur des obligations). Cette affirmation a été accueillie avec un certain scepticisme par certains acteurs du marché, qui se demandent si cette pratique est viable sur le long terme.

Pour la pratique financière, l’obligation dite à « coupon zéro » est caractérisée par la perspective d’un remboursement supérieur au capital investi au moment de l’émission. En général, cela s’effectue par l’émission des obligations avec une décote, c’est-à-dire qu’elles seront émises au-dessous de leur valeur nominale (au-dessous du pair). En bref, le prix d’émission est inférieur à la valeur nominale, et l’investisseur se rémunère par la différence au moment du remboursement. Cela peut présenter des avantages intéressants pour les sociétés pharmaceutiques, mais engendre également des questionnements éthiques autour de la rémunération des investisseurs.

Le scénario est transposable aux opérations de financement de pharmacies. Toutefois, la rémunération de l’investisseur pourrait s’effectuer non pas en amont, au moment de l’émission des obligations sous le pair, mais en aval, au moment du remboursement du prêt. Cela pourrait se faire par valorisation du montant à rendre au moyen par exemple d’une indexation sur un ou plusieurs critères. Cette indexation peut prendre la forme d’une prime de non-conversion qui s’ajoute habituellement au remboursement des obligations. Une telle flexibilité dans le remboursement pourrait offrir des opportunités pour les pharmacies à la recherche de moyens novateurs pour financer leur croissance.

L’évolution des moyens de développement des pharmacies n’a pas pris fin et continue d’appeler à une exploration de nouvelles avenues financières, permettant ainsi aux acteurs du secteur d’optimiser leur structure de financement tout en répondant aux exigences changeantes de l’économie actuelle. Les médicaments et services de santé étant en constante évolution, il est impératif que les évolutions financières suivent également ces nouvelles tendances pour garantir un développement durable et prospère des pharmacies.

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